On boit de l’alcool pour faire la fête, pour faire « comme les autres », pour se donner contenance dans une soirée. Beaucoup de gens boivent du vin à table pour accompagner un repas, c’est un rite social très présent en France. A court terme, la consommation modérée d’alcool procure du plaisir, une sensation de bien-être.
Mais certaines personnes consomment de l’alcool parce qu’elles se sentent mal dans leur peau, ont des ennuis et ont envie d’oublier leurs malheurs ou d’apaiser leur souffrance.
Malheureusement, en prenant de l’alcool, comme un médicament, l’habitude s’installe très vite et la personne n’arrive plus à s’en passer, elle devient dépendante et donc malade.
Les usages de l’alcool
Selon les habitudes de consommation d’alcool, on distingue :
l’usage à faible risque, défini comme une consommation modérée sans grandes conséquences sur la vie de la personne. A terme cependant, l’individu peut glisser vers une consommation par habitude puis la dépendance. Il est difficile de dire que l’alcool est anodin.
le mésusage ou mauvais usage regroupant l’usage à risque, l’usage nocif et l’usage avec dépendance.
L’abus est défini par le DSM4 (Manuel des critères diagnostiques, 4ème version) comme un usage à risque susceptible de provoquer des dommages (physiques, juridiques, sociaux…) pour le sujet et son environnement.
A. L’abus est un mode d’utilisation inadéquat d’une substance, conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement significative, et caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations suivantes au cours d’une période de douze mois :
1. Utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de remplir des obligations majeures au travail, à l’école ou à la maison (absences répétées ou mauvaises performances au travail du fait de l’utilisation de la substance, exclusion temporaires ou définitives de l’école, négligence des tâches ménagères courantes).
2. Utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la conduite d’un véhicule) ;
3. Problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation de la substance (arrestations pour comportement anormal en rapport avec l’utilisation de la substance) ;
4. Utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance (disputes avec le conjoint à propos des conséquences de l’intoxication chronique).
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance, les critères de la dépendance à une substance.
La dépendance est un mode d’utilisation inapproprié d’une substance, entraînant une détresse ou un dysfonctionnement cliniquement significatif, comme en témoignent trois (ou plus) des manifestations suivantes, survenant à n’importe quel moment sur la même période de douze mois :
1. Tolérance, définie par l’une ou l’autre des manifestations suivantes :
a. Besoin de quantités nettement majorées des la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré ;
b. Effet nettement diminué en cas d’usage continu de la même quantité de substance.
2. Comme en témoigne l’une ou l’autre des manifestations suivantes :
a. Syndrome de sevrage caractéristique de la substance ;
b. La même substance (ou une substance apparentée) est prise dans le but de soulager ou d’éviter les symptômes de sevrage.
3. Substance souvent prise en quantité supérieure ou sur un laps de temps plus long que ce que la personne avait envisagé
4. Désir persistant ou efforts infructueux pour réduire ou contrôler l’utilisation de la substance ;
5. Temps considérable passé à faire le nécessaire pour se procurer la substance, la consommer ou récupérer de ses effets ;
6. D’importantes activités sociales, occupationnelles ou de loisirs sont abandonnées ou réduites en raison de l’utilisation de la substance ;
7. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré la connaissance de l’existence d’un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent déterminé ou exacerbé par la substance.