Retour aux sources

Autant te l’avouer, j’ai le tract.

Cette première Newsletter est le résultat de plus de vingt ans de pratique.

D’une mutation aussi… de psychologue en libéral à psychologue communicante.

Mais également d’un retour aux sources : frappée par l’infertilité en 2000, la création de l’association MAIA d’aide aux couples infertiles est ma  bouée de sauvetage.

Pendant 10 ans, entourée de femmes formidables, nous ferons évoluer la loi de bioéthique et la prise en charge de l’infertilité. Nous ferons reculer le tabou de l’infertilité, même s’il reste tant à faire.

Cette période d’infertilité a été la période la plus fertile de ma vie !

Aussi, pour cette première, j’ai envie de regarder un peu dans le rétro de l’infertilité et de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) afin d’évaluer le chemin parcouru.

Quelques repères historiques

La fin des années 1970 a été un carrefour complexe, dont on n’a pas fini de voir les conséquences.

Le droit à la contraception été acquis en France en 1967, le droit à l’avortement en 1975.

Le slogan féministe  “un bébé si je veux, quand je veux” laisse penser que faire un bébé, c’est juste un choix.

Dans le même temps, des couples infertiles souffrent mais la médecine s’est saisie du sujet.

La première banque de sperme en France a été créée en 1972, le premier “bébé éprouvette” né en Angleterre en 1978 a été suivi 4 ans après par la naissance d’Amandine, premier bébé FIV français.

On découvrait que tomber enceinte n’était pas si simple mais que la médecine pouvait apporter des solutions, suscitant des espoirs fous.

On comprend mieux ce qu’on fait quand on sait d’où on vient

La première loi de bioéthique, votée le 29 juillet 1994, organisant la Procréation Médicalement Assistée, a été précédée d’intenses et âpres discussions mêlant médecine, droit, sociologie, psychologie,  religion, philosophie.

Accompagner les couples infertiles, c’est aussi surfer entre ces considérations parfois contradictoires.

Aujourd’hui, presque 50 ans après la naissance du premier bébé par Fécondation In Vitro (FIV), la photo de famille en France c’est :

• une prise en charge médicale et financière sous conditions, qui impacte les choix des couples

• cent centres d’assistance médicale à la procréation, mais des déserts médicaux qui rajoutent du stress

• une prise en charge ultramédicalisée, mais d’où les aspects psychologiques sont exclus, faisant parfois perdre des chances aux patients,

• une loi bioéthique complexe révisée en 2021 offrant de nouvelles possibilités inédites

• des parcours qui restent longs, éprouvants et incertains, qui peuvent en épuiser plus d’un,

• et 50 ans après, un tabou toujours présent.

« Avec vous, je me sens comprise »

Bien sûr, il n’est pas indispensable de connaître tout ça pour bien accompagner les couples.

Mais connaître le jargon, les aspects techniques, les considérations légales, les dimensions psychologiques en jeu, tout ceci offre un cadre sécurisant aux patients.

Ils se sentent immédiatement compris, n’ont pas besoin de tout ré-expliquer, l’alliance thérapeutique est facilitée.

Accompagner efficacement des couples infertiles, c’est :

• Informer de manière fiable. Le temps de la consultation psychologique peut être aussi un temps où on répond aux questions qui n’ont pas pu être posées, où on prend le temps d’explorer la dimension psychologique d’un diagnostic, d’une annonce, d’un soin programmé…

• Développer l’autonomie du couple face aux multiples décisions qu’ils doivent prendre, parfois sous la pression médicale

• Repérer les difficultés actuelles ou potentielles du couple : gestion du stress et des émotions, capacités de communication, ressources psychosociales qui pourraient entraver la prise en charge médicale,

• Identifier des psychopathologies qui pourraient impacter non seulement le parcours d’infertilité, la vie personnelle et professionnelle des patients et initier une prise en charge psychothérapeutique ou réorienter,

C’est s’engager avec eux dans ce marathon-parcours d’obstacle qu’est le parcours d’infertilité, et plus largement leur future parentalité.

Parce qu’avoir un enfant, ce n’est que le début d’une grande histoire.

Le coin des ressources

Plongez dans Être mère, si je veux, quand je veux ! de Nathalie Massin et Anne-Lise Pernotte, un guide pétillant qui libère la parole sur la maternité ! Ce livre aborde avec dynamisme les injonctions sociales et les pressions liées au désir d’enfant. Les auteures invitent les femmes à explorer leurs envies profondes et à découvrir les avancées scientifiques qui leur permettent de choisir librement leur chemin vers la parentalité. Il offre aussi des informations précieuses sur la PMA, ses différentes techniques et les parcours possibles pour celles qui souhaitent y avoir recours. Inclusif, déculpabilisant et engagé, cet ouvrage est une bouffée d’espoir et d’autonomie pour toutes celles qui veulent décider de leur avenir familial en toute sérénité.

Inspiré d’une extraordinaire histoire vraie, le film Joy s’attache aux circonstances révolutionnaires de la naissance, en 1978, de Louise Joy Brown – tout premier “bébé-éprouvette » de l’histoire – et aux dix années de combat acharné pour y parvenir. Le film adopte le point de vue de Jean Purdy, jeune infirmière et embryologiste, qui s’associe au chercheur Robert Edwards et au chirurgien Patrick Steptoe pour résoudre le mystère de l’infertilité en développant la fécondation in vitro (FIV). (2024)

Quelques ressources pour aller plus loin :

Le site de l’Agence de Biomédecine regorge d’informations pour les professionnels et les couples : https://wwwprocreation-medicale.fr/

Créée en 2013, l’association BAMP accompagne les couples infertiles et les représente auprès des pouvoirs publics : https://www.bamp.fr/

J’espère que ce contenu t’a plu.

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